Malgré tous ses progrès et développements, la médecine moderne se débat encore avec la dépendance excessive aux antibiotiques. En fait s’il y a un aspect de la médecine que nous tenons pour acquis, ce sont les antibiotiques. Que ce soit pour une simple infection de l’oreille, un mal de gorge ou un traitement aux IST, nous nous sommes habitués à traiter toutes sortes d’infections bactériennes avec des antibiotiques. Ce n’est pas sans raison, en effet, les infections bactériennes sont très répandues et peuvent affecter n’importe quelle partie de notre organisme. En plus, si elles ne sont pas traités elles peuvent causer des dommages sérieux.

Ainsi dans ce monde moderne, nos problèmes de santé sont considérés comme des nuisances passagères et peuvent être résolus simplement en prenant un comprimé par jour pendant une ou deux semaines. Mais ce traitement est-il vraiment sans conséquence ? Est-ce si facile ?

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Que veut dire la résistance aux antibiotiques ? 

La résistance aux antibiotiques est un problème de plus en plus important dans la médecine moderne, même si elle est relativement sous-estimée. Ce terme est utilisé pour désigner un effet secondaire indésirable et montre que nous pouvons devenir dépendant. En effet, une immunité aux antibiotiques peut être développée chez certaines personnes. Ainsi l’antibiotique n’a plus d’effet.

C’était prévisible dans une certaine mesure. Pour le mettre dans une perspective différente – l’évolution de toute population est déterminée par des mutations aléatoires et des facteurs de sélection (comme décrit par la théorie classique de l’évolution). Ainsi, de nouvelles résistances peuvent apparaître de façon aléatoire chez certains individus et si elles donne un avantage à cet individu, il est probable que le gène muté sera transmis à la prochaine génération d’organismes. L’efficacité des antibiotiques est menacée car les bactéries peuvent s’adapter et résister au traitement. Les antibiotiques tuent les bactéries, ou bloquent leur prolifération. Les bactéries résistantes sont devenues insensibles à ces drogues. On parle de résistance aux antibiotiques ou aux antibactériens.1

La résistance aux antibiotiques d’une bactérie peut résulter soit d’une mutation soit de l’acquisition d’un gène de résistance conférant la résistance à un ou plusieurs antibiotiques.  Durant notre utilisation d’antibiotiques, les bactéries sélectionnent et arrivent à reproduire un gène de résistance. Cela fait 80 ans que c’est le cas, ainsi les infections que l’on pensait potentiellement mortelles avant les années 1930 sont aujourd’hui considérées comme inoffensive. En même temps et à contre cœur nous avons forcé les bactéries à s’adapter et à évoluer pour survivre, ainsi dans ce monde le plus gros avantage pour une bactérie c’est de pouvoir résister à un antibiotique, nous avons l’exemple de la super gonorrhée.

Un phénomène global. La résistance aux antibiotiques touche tous les pays mais avec des niveaux variables, notamment selon leur niveau de consommation d’antibiotiques. Les bactéries résistantes sont également présentes chez les animaux et dans l’environnement. La médecine humaine, la médecine vétérinaire et la contamination de l’environnement par des antibiotiques contribuent donc à l’augmentation de résistance. De plus, les bactéries résistantes et les gènes de résistance peuvent se transmettre entre l’homme, les animaux et l’environnement. Ainsi, l’utilisation d’antibiotiques en médecine vétérinaire et le rejet d’antibiotiques dans l’environnement contribuent à l’apparition de nouvelles souches bactériennes multirésistantes.2

Avec des conditions appropriées telles que la température et la présence de nutriments, certaines espèces bactériennes peuvent se reproduire à peu près toutes les 20 minutes en se divisant en deux cellules filles identiques. Cela veut dire que logiquement, une bactérie peut générer jusqu’à deux millions de bactéries en environ 7 heures ! Cette rapidité est un avantage flagrant pour ces organismes unicellulaires comparé à d’autres organismes plus complexes. Ils peuvent donc se reproduire rapidement et évoluer rapidement, faisant de la résistance aux antibiotiques une menace réelle. Il n’est donc pas étonnant d’entendre que des IST résistent aux antibiotiques comme la gonorrhée.3

Qu’est-ce qui est la cause cette résistance dans les traitements antibiotiques ?

Il est biologiquement inévitable pour tout organisme d’évoluer ou de muter pour survivre (c’est la base de la vie sur Terre). Dans cet esprit, il n’est pas surprenant que chaque fois qu’un nouvel antibiotique est trouvé, développé et mis en vente, il reste efficace pendant une période très courte car les bactéries qu’ il est supposé combattre seront immunisées contre lui.

Il est naturel que les bactéries infectieuses développent des défenses contre les traitements utilisés pour combattre, cette tendance est dû à notre dépendance aux antibiotiques qui atteint des proportions telles que dans de nombreux cas, l’utilisation et la prescription de ce type de médicaments sont considérées comme inappropriées.

Dans certains cas, l’utilisation d’antibiotiques est justifiée et nécessaire (chirurgies, ou traitement contre le cancer). De même, de nombreuses infections peuvent être atténuées avec succès en prescrivant ce type de médicament. Ainsi, le plus important dans ces exemples c’est que les antibiotiques soient correctement prescrits et correctement utilisés. Si ce n’est pas le cas la responsabilité sera du patient qui aura des symptômes IST qui s’aggraveront et du médecin.4

Résistance aux antibiotiques : Qu’est-ce qu’une prescription inappropriée ?

Quand il s’agit de la responsabilité du médecin de contribuer à la résistance aux antibiotiques, nous pouvons mentionner plusieurs pratiques nocives telles que prescrire des antibiotiques quand ils ne sont pas vraiment nécessaires (infections légères facilement combattues par le système immunitaire), ou en choisissant le mauvais type d’antibiotique, en prescrivant la mauvaise dose ou la mauvaise durée de traitement. Par exemple certaines IST seront plus efficaces à combattre avec des crèmes, comme Aldara, Warticon, Condyline, Aciclovir, Famvir ou Valtrex.

Chacune de ces pratiques peut simplement servir de facteurs de stress supplémentaires qui forceront les bactéries à évoluer plus rapidement. Ainsi l’inefficacité et la bêtise d’un médecin peut augmenter les chances qu’une bactérie mutée se propage davantage.

La question de la responsabilité du patient lors de son traitement antibiotique

Il n’y a pas que les médecins qui peuvent se tromper et causer ce problème, les patients peuvent aussi avoir leurs parts de responsabilité. En effet, l’utilisation inappropriée d’antibiotiques est simplement faite quand un patient utilise un antibiotique alors que ce n’est pas nécessaire, multiplier les doses, ne pas terminer les traitements ou échanger des médicaments avec d’autres.

Afin de réduire l’accroissement de la résistance aux antibiotiques contre les bactéries infectieuses, le patient doit devenir proactif :

  • Il est important de n’utiliser les antibiotiques que lorsque c’est vraiment nécessaire, cela aidera pour le problème de résistance aux antibiotiques mais gardera aussi votre système immunitaire en forme.
  • Dans le même temps, la prescription d’antibiotiques est strictement contrôlée et dirigée par des décennies de connaissances médicales.

Sources :

  1. Maladies résistances – Pasteur
  2. Causes dossier sur la résistance – Inserm
  3. Résistance gonorrhée – Who
  4. Alerte des médecins – Bfm Tv