La réponse à cette question est très courte : Non, vous ne pouvez pas savoir si votre partenaire a une infection sexuellement transmissible, du moins pas sans tests médicaux appropriés. C’est encore plus vrai lorsqu’on sait que certaines IST peuvent rester “dormantes” pendant plusieurs mois voire années, ne laissant aucun symptôme apparaître mais ayant toujours la capacité à être transmises avec un rapport sexuel.

Alors que certaines IST ont besoin de rapports sexuels par pénétration pour être transmises à un partenaire, d’autres sont plus contagieuses, ainsi tout contact génital ou corporel peut devenir un risque potentiel. Dans cet article, nous verrons les signes et symptômes les plus communs en France pour que vous puissiez détecter si quelqu’un est atteint par une MST. Vous aurez donc une idée plus claire de la façon de reconnaître une IST chez votre partenaire, par contre nous sommes loin d’avoir toutes les informations certaines et fiables à ce sujet. Nous insistons sur le fait qu’il vous faut un test médical approprié, il est impossible autrement de savoir si quelqu’un est infecté.

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Chlamydia

La chlamydia est une IST bactérienne, et une des MST les plus répandues en France, il est donc recommandé de faire des tests annuels réguliers pour les personnes de moins de 25 ans et sexuellement actif surtout lorsque vous changez de partenaires sexuels.

La plupart des personnes touchées par la chlamydia ne présentent aucun symptôme au début, cette phase peut être longue ce qui rend la MST difficile à identifier et à diagnostiquer.

Malgré ce fait, même lorsqu’elle est asymptomatique, la chlamydia est contagieuse et peut donc être transmise si la relation sexuelle n’est pas protégée. Voici les symptômes les plus courants de cette maladie :

  • Décharge vaginale et pénienne
  • Saignement vaginal après un rapport sexuel
  • Règles douloureuses et saignements menstruels abondants
  • Douleurs abdominales
  • Sensation de démangeaison dans l’urètre (chez l’homme)
  • Douleur testiculaire

Soyez rassurés, il est important de noter que la chlamydia est facile à traiter avec des antibiotiques comme Azithromycine ou Zithromax, le plus connu étant Doxycycline mais il faut que la maladie soit vite identifiée. Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut entraîner l’infertilité chez les deux sexes ou des problèmes pendant la grossesse chez la femme.

Blennorragie ou Gonorrhée

Une autre IST bactérienne, la gonorrhée est causée par la bactérie appelée Neisseria gonorrhoeae. Elle peut être transmise par un rapport sexuel non protégé et comme la chlamydia peut rester asymptomatique pendant une longue période ou même indéfiniment. Bien que cette infection est été considérée comme assez rare durant le début du 21ème siècle, les recherches ont montré une augmentation des infections à la gonorrhée, ainsi en 2015, près de 19 000 personnes ont été touché en France.

Lorsque les symptômes apparaissent, ils sont plutôt désagréables mais facilement identifiables. Que ce soit hommes ou femmes, les deux sexes peuvent remarquer un écoulement d’une couleur allant du jaune au vert de leurs organes sexuels. Il y a possibilité de propagation de l’infection au rectum, aux yeux ou à la gorge avec un gonflement possible. Si celle-ci résiste aux antibiotiques elle peut devenir une super-gonorrhée.

Il existe également certains symptômes de la gonorrhée spécifiques au sexe comme :

Hommes Femmes
Gonflement du prépuce du pénis, inconfort, douleurs, hypersensibilité des testicules Sensation douloureuse et brûlures lors de l’urination, sensibilité dans le bas du ventre, saignements entre les règles, celles-ci seront plus douloureuses et intenses.

Malgré ces symptômes assez inconfortables, cette IST peut rester asymptomatique pour une grande partie des personnes touchées (10% chez les hommes et 50% chez les femmes). A l’instar de la chlamydia, lorsqu’elle n’est pas traitée, la gonorrhée peut causer l’infertilité et d’autres problèmes de santé.

Syphilis

Causée par la bactérie Treponema pallidum, la syphilis est une autre MST bactérienne plus fréquente chez l’homme que chez la femme, 80% des cas enregistrés impliquent des hommes homosexuels. Cette maladie est très dangereuse et peut évoluer en trois phases distinctes, chacune des phases étant plus destructrices pour le corps que les phases précédentes.

Habituellement, le premier symptôme de la syphilis est souvent négligé, c’est la formation d’une plaie ou d’un ulcère appelé chancre sur le lieu de la transmission (souvent : pénis, vagin, anus, bouche, lèvres ou fesses). Dans cette phase, un gonflement des ganglions lymphatiques peut également se produire.

Ce qui est troublant avec la syphilis c’est que la première phase est souvent négligée, en effet la plaie se guérit d’elle-même en quelques semaines, donc les personnes touchées même s’ils ont remarqué la plaie peuvent simplement supposer que le problème est réglé. Mais non, parce qu’une fois la plaie guérie, la seconde phase de la syphilis commence.

A ce stade, la liste des symptômes se développe considérablement en incluant :

  • Des éruptions cutanée sur les ains et les pieds
  • Des petites excroissances cutanées sur l’anus ou le vagin
  • Une perte de poids
  • La chute des cheveux
  • Les symptômes de la grippe et un mal être général
  • Un gonflement supplémentaires des ganglions lymphatiques

Chez certaines personnes, ces symptômes ne sont pas les mêmes, les personnes peuvent traverser plusieurs étapes plus ou moins douloureuses. Encore une fois si la maladie n’est pas traitée lors de cette seconde étape, les symptômes disparaîtront d’eux-mêmes en quelques mois. Beaucoup peuvent supposer que le système immunitaire à réussi à vaincre l’infection. Mais c’est tout le contraire …  

La troisième et dernière phase de l’infection de syphilis est également appelé “phase latente” car il n’y aura plus aucun symptôme. Malheureusement, à ce stade, un traitement simple avec des antibiotiques ne sera plus possible, les chances de complications potentiellement mortelles augmenteront de manière significative.

La syphilis latente se définit comme l’infection par la bactérie sans manifestation clinique mais les réactions sérologiques sanguines sont retrouvées positives. On distingue la syphilis latente précoce (pendant la première année suivant la contamination) et la syphilis latente tardive (après la première année).

La phase latente peut être suivi d’une autre phase retardée qui survient 15 ans après l’infection (en moyenne) et comprend des symptômes tels que la formation de gommes, de petites boules enflammées et tuméfiées sur la peau, les os et le foie. Ainsi la maladie peut se propager dans d’autres organes et causer la cécité, des dommages neurologiques permanents ou même la mort.

VIH ou SIDA

Probablement l’IST la plus connue, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) peut être transmis par des relations sexuelles vaginales ou anales non protégées ainsi que par le sang infecté. A l’heure actuelle, il n’existe aucun remède connu pour contrer cette grave maladie, bien que des pistes prometteuses soient en cours de recherches et qu’un traitement pourrait voir le jour dans un avenir proche.

Au cours de ces dernières années, cette maladie a été la cause du Syndrome de l’ImmunoDéficience Acquise (SIDA). Avec l’avancée de la médecine moderne, il est maintenant possible pour une personne atteinte du VIH de mener une vie plutôt épanouie et saine mais à condition de prendre un traitement approprié et de modifier son style de vie pour que son état ne s’aggrave pas.

Comme son nom l’indique, le VIH compromet la capacité du système immunitaire à combattre diverses infections et maladies, rendant toutes les maladies dangereuses même les plus courantes. Si la maladie n’est pas traitée à temps, elle évoluera vers le SIDA et à ce moment là si vous attrapez des infections telles que la pneumonie ou la tuberculose les dangers seront inévitables pouvant aller jusqu’à la mort.1

Comme c’est la cas avec d’autres MST, les personnes atteintes du VIH peuvent aussi vivre normalement pendant plusieurs années sans se rendre compte qu’elles sont malades et qu’aucun symptôme n’apparaissent. Même durant ce stade, la maladie est sexuellement transmissible donc attention si votre partenaire sexuel n’est pas protégé.

Le VIH affecte les deux sexes à peu près à la même fréquence, en 2016, la proportion d’hommes dans les découvertes de séropositivité est de 69%, stable depuis plusieurs années. Au niveau de l’âge, les personnes de moins de 25 ans représentent 11% des découvertes et les personnes de 50 ans et plus, 20%. Un chiffre qui s’est stabilisé après avoir augmenté entre 2003 et 2014, de 13% à 21%. Certains scientifiques estiment que dans le monde, plus d’un quart des personnes touchées par le VIH ne le savent même pas.

Voici certains des premiers symptômes du VIH :

  • Symptômes de la grippe ou du rhume
  • Un malaise général
  • Mal de tête
  • Fatifue
  • Gorge irritée
  • Fièvre
  • Douleur articulaire et musculaire
  • Ulcère à la bouche

Après ces symptômes initiaux, la maladie peut entrer dans une longue période où elle est dite “dormante”, cela peut durer des années. Le virus est présent mais ne se manifeste pas, restant asymptomatique. Tout au long de cette période, le système immunitaire s’affaiblira de plus en plus jusqu’à ce qu’il cesse de lutter contre des infections bénignes. Cela sera suivi par une perte de poids, des diarrhées aiguës et une sensibilité importantes aux maladies.2

Verrues génitales

Les verrues génitales sont des IST virales courantes, appelées également “condylomes”. Elles sont dues à une infection au papillomavirus humain (HPV). Cette infection est contagieuse de peau à peau, les symptômes sont relativement facile à reconnaître : le signe étant des grappes de petites excroissances dans les régions génitales. Souvent en apparence : chou-fleur.

Chez les femmes, les excroissances apparaissent à l’intérieur du vagin, sur la vulve, le col, les cuisses ou l’anus. Chez les hommes se sera sur le pénis, l’anus, l’urètre, le scrotum et les cuisses. Il faut noter que ces symptômes peuvent mettre du temps à être remarqués et ainsi rester “dormants” pendant une ou plusieurs semaines ou même des mois avant de se manifester. De nombreux traitements, surtout des crèmes sont disponibles comme Aldara crème, Warticon crème ou Condyline crème.

Herpès Génital (HSV-2)

Contrairement aux autres IST vues jusque là, l’herpès génital est une IST virale causée par le virus de l’herpès simplex (HSV). Ses symptômes facilement reconnaissables sont très inconfortables, ils comprennent la formation de cloques douloureuses dans la région génitale. C’est une maladie contagieuse, transmise par contact direct entre les muqueuses. Malgré ça, les symptômes de l’herpès peuvent être absents ou peuvent passer par différentes phases plus ou moins intenses.

Il est important de noter que le HSV n’est pas qu’un simple type de virus mais une souche de virus qui peut infecter différentes muqueuses du corps. Par exemple, le HSV-1 est également connu sous le nom de “bouton de fièvre” n’est pas une MST, tout le monde peut être affecté. Ce type de HSV infecte généralement la zone autour de la bouche.

Il existe aussi le HSV-2, communément appelé Herpès génital, et qui logiquement affecte la partie génitale du corps.

Mis à part les éruptions cutanées récidivistes, les symptômes comprennent : un malaise général, des règles douloureuses, des pertes vaginales abondantes, des cloques sur le col de l’utérus chez les femmes. De nombreux traitements sont disponibles comme Aciclovir, Famvir, Valaciclovir ou Valtrex

Il est important de noter qu’une fois que ce virus pénètre dans le corps, il ne peut pas être exterminé avec succès, les symptômes reviendront forcément.3

La Trichomonase

Contrairement aux autres IST vues jusqu’ici, la trichomonase est une maladie sexuellement transmissible causée par une infection parasitaire. Environ 5000 cas sont traités en France chaque année mais environ 50% d’entre eux ne présentent aucun symptôme. Transmis uniquement par rapport sexuel, les hommes sont habituellement asymptomatiques.

Pour les femmes, les symptômes sont :

  • Un écoulement vaginal irrégulier, il se peut qu’il y ait un changement de couleur, de consistance ou d’odeur.
  • Douleurs et inflammations autour du vagin
  • Démangeaisons dans les cuisses
  • Rapports sexuels douloureux

Chez les hommes les symptômes peuvent être :

  • Infection de l’urètre
  • Infection du prépuce
  • Inflammation de la prostate
  • Ejaculation douloureuse
  • Fréquence d’urination plus élevée
  • Léger blanchiment et petite douleur autour de la balanite ou gland (haut du pénis)

Le traitement souvent utilisé est un comprimé antibiotique à base de Métronidazole, très populaire pour le soin de cette infection parasitaire.

Vaginose bactérienne (VB)

La vaginose bactérienne, abrégée en VB est un problème de santé spécifique. Il est communément intégré aux IST mais ce n’est pas complètement le cas. Cette état affecte le vagin mais n’est pas transmis par des relations sexuelles non protégées. En effet, les femmes en âge de procréer ont un risque plus élevé mais n’importe quelle femme peut être touchée. Le signe révélateur de la VB est :

  • Une perte vaginale minime de couleur grise avec une odeur “poissonneuse” désagréable.

De nombreuses femmes touchées ne présentent aucun symptôme.

Cet état est facilement traité avec des antibiotiques oraux, les cas de grosses complications sont assez rares.

Le dépistage des IST : Les tests disponibles 

Pour un individu sexuellement actif, le seul moyen sûr à 100% de s’assurer qu’il ne soit pas infecté par une IST c’est de faire des analyses régulièrement, dépistage IST ces test peuvent se faire de plusieurs manières :

  • Le plus commun est la visite dans sa clinique Gynéco-Urinaire où un test IST peut être donné. En plus vous obtiendrez des conseils utiles et des contraceptifs gratuits. Sachez qu’avec cette méthode, le médecin cherchera à savoir ce qu’il s’est passé, des questions plus ou moins embarrassantes pourront être posées. Il faudra être honnête et précis pour que les risques soient évalués.
  • La seconde possibilité est le test IST chez vous. Ainsi, vous prélevez vous-même des échantillons d’urine et d’un écouvillon vaginal (pour les femmes) et vous les postez dans un laboratoire certifié qui vous informera des résultats sans avoir besoin d’un face-à-face ni même d’un appel téléphonique.

Sources :

  1. Encyclopédie des mots – Universalis
  2. Information VIH – Vih.org
  3. Herpès – Passeport sante