Les dangers et les risques des rapports sexuels non protégés sont très connus, mais dans le feu de l’action, il est difficile de résister à la tentation et de garder tout cela à l’esprit. Malgré toutes les informations disponibles et beaucoup d’investissements dans l’éducation sexuelle, il semble que les deux tiers des jeunes actifs sexuellement aient eu des rapports sexuels non protégés au moins une fois dans leur vie.

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Cette tendance est influencée par l’idée répandue chez les jeunes que les maladies sexuellement transmissibles ne sont plus aussi courantes aujourd’hui qu’elles l’étaient il y a quelques années. Malgré cette croyance très populaire, les statistiques officielles semblent montrer le contraire. Par exemple, Santé Publique France a enregistré une baisse des diagnostics d’IST entre 2016 et 2017, mais à plus forte raison, cela peut s’expliquer par la baisse significative des taux de dépistage,  ainsi les jeunes ne font pas de tests et donc ne savent pas s’ils ont la maladie ou non, mais cela fausse le nombre total d’IST. De plus, la syphilis et la gonorrhée étaient en hausse durant cette même période (respectivement de 15% et 21%).

L’augmentation des rapports sexuels non protégés dans le monde moderne est sans doute le principal facteur contribuant à cette augmentation des IST. De plus, un accès facile au traitement et une conceptualisation sociale plus libérale du sexe ont tous deux contribué à ce que davantage de personnes pratiquent la sexualité avec des partenaires occasionnels, alors que moins d’entre elles prennent des mesures de précaution. La majorité du matériel éducatif disponible aujourd’hui est axée sur l’idée de prévention, en détaillant les conséquences néfastes potentielles qui pourraient se produire si la protection n’est pas utilisée. Mais cette approche laisse largement ouverte une question très importante : que doit-on faire après que des relations sexuelles non protégées se sont déjà produites ?

Il semble que malgré toutes les connaissances sur les dangers des pratiques sexuelles non protégés, cette pratique est en hausse. C’est pourquoi nous avons décidé de compiler ce petit guide et de fournir à nos lecteurs les lignes directrices les plus élémentaires sur ce que vous devriez faire dans les minutes, jours et semaines qui suivent un rapport sexuel non protégé. Nous couvrirons des choses telles que la prévention de la propagation et le développement des IST et des infections urinaires tout en accordant une attention à la question de la grossesse non désirée, voir aussi MST et grossesse.

Que faire après avoir eu des relations sexuelles non protégées ? 

Pour commencer ce guide, nous examinerons les pratiques utiles qui devraient minimiser les conséquences néfastes des rapports sexuels non protégés qui peuvent survenir immédiatement après les rapports sexuels.

Aller aux toilettes : Infections urinaires

Les infections des voies urinaires peuvent survenir chez les deux sexes, bien que les femmes soient significativement plus sensibles que les hommes. Selon des recherches statistiques, 8 cas sur 10 d’infections urinaires chez les femmes se développent dans les 24 heures suivant les rapports sexuels non protégés. Aller aux toilettes juste après le rapport sexuel pour uriner peut être utile pour éliminer les bactéries potentielles de l’urètre, réduisant ainsi le risque.

Deux premiers jours après un rapport non protégé (24 à 48 heures après)

Les deux premiers jours après la rencontre sont cruciaux pour la prévention des IST et des grossesses non désirées, il est donc important d’agir rapidement. Ici, nous allons voir les différentes choses que vous pourriez faire.

Prendre une contraception d’urgence si nécessaire

Si vous utilisez correctement les pilules contraceptives, c’est à dire, sans interruption dans les semaines précédant les rapports sexuels et dans les jours qui suivent, alors la probabilité d’une grossesse non désirée restera minime et donc une contraception d’urgence ne sera pas nécessaire. D’un autre côté, si vous n’avez utilisé aucune forme de contraception hormonale, une grossesse non désirée est quelque chose que vous devriez envisager sérieusement. Dans ce scénario, il est conseillé d’obtenir la pilule du lendemain.

Le taux de succès de la contraception d’urgence est directement lié à la rapidité avec laquelle vous l’avez prise après un rapport sexuel non protégé. Upostelle et Levonelle, toutes deux basées sur le lévonorgestrel comme principe actif, doivent être prises dans les 72 heures suivant un rapport sexuel non protégé, mais sont plus efficaces lorsqu’elles sont utilisées dans les 12 heures qui suivent un rapport sexuel. Il existe un consensus général selon lequel le taux de succès du lévonorgestrel est d’environ 84%.

D’un autre côté, Ella One est un type différent de contraception d’urgence qui peut être pris jusqu’à 120 heures après le rapport sexuel tout en étant efficace dans 95% des cas.

Consulter un médecin si vous pensez avoir été exposé à des IST 

Mis à part une grossesse non désirée, les infections sexuellement transmissibles sont également un danger important de rapports sexuels non protégés. Si votre partenaire vous informe de la possibilité d’une infection par le VIH ou une autre IST, voir la liste MST (soit parce que votre partenaire a été testé positif soit parce qu’il a eu un rapport avec quelqu’un qui l’avait), vous devriez visiter votre clinique génico-urinaire locale dès que possible. Les personnes potentiellement exposées au VIH pourraient recevoir une PPE (prophylaxie post-exposition) qui, lorsqu’elle est appliquée à temps, peut empêcher la maladie de se développer.

Cependant, il est conseillé de passer régulièrement un test de dépistage des IST si vous êtes actif sexuellement. Il va donc sans dire qu’un test d’IST est essentiel après un rapport sexuel non protégé.

Consulter un médecin si vous remarquez des symptômes

Dans d’autres pages sur notre site Web, vous avez peut-être lu comment la majorité des IST bactériennes, y compris la blennorragie gonococcique et la chlamydia, peuvent rester asymptomatiques pendant de longues périodes. C’est pourquoi le dépistage des IST est absolument crucial pour préserver votre santé sexuelle. Dans les cas où les symptômes IST se manifestent, quelques semaines peuvent s’écouler avant que vous ne remarquiez quoi que ce soit – ceci est particulièrement vrai pour les infections bactériennes, alors que la vaginose bactérienne et les infections fongiques peuvent produire des symptômes beaucoup plus tôt. Voir aussi le traitement de la vaginose bactérienne. Si vous remarquez quelque chose d’inhabituel, il est préférable de consulter un médecin immédiatement et de subir un test IST.

Une semaine après un rapport sexuel non protégé

Dans les 7 jours suivant un rapport sexuel non protégé, vous devriez déjà avoir pris une contraception d’urgence (si nécessaire) et, idéalement, avoir consulter un médecin ou subir un test IST. À ce stade, il sera trop tard pour les contraceptifs d’urgence, mais si vous avez manqué le dépistage des IST, la première semaine après la rencontre est le moment où vous devez absolument le faire.1

Que faire si une période de règles est manquée ?

Une période de règles manquée est souvent le premier signe de grossesse. Afin de confirmer ou non cela, il est préférable d’obtenir un test de grossesse dès que possible. Alors que la plupart des kits de tests de grossesse modernes peuvent la détecter relativement rapidement, de nombreux experts affirment qu’il est préférable d’attendre le premier jour suivant une période manquée avant de faire le test (ceci garantira un résultat plus précis). Si vous avez des règles irrégulières, le délai optimal pour un test de grossesse est de trois semaines après un rapport sexuel non protégé.

La plupart des tests de grossesse modernes ont un très haut degré de précision (environ 99%), mais certaines femmes préfèrent encore se faire tester par un praticien afin d’être totalement confiants dans l’exactitude du résultat.2

3-6 mois après un rapport sexuel non protégé

Certaines IST telles que la chlamydia et la gonorrhée peuvent se manifester lors de tests d’IST réguliers dès les premiers jours qui suivent l’infection. D’autre part, des conditions telles que la syphilis ou l’hépatite B peuvent prendre jusqu’à 6 semaines pour se développer dans le corps, tandis que pour le VIH, cette période peut atteindre même 3 mois. C’est pourquoi il est important d’être testé pendant cette période, même si votre test initial était négatif.

Restez toujours protégé !

Pratiquer la sexualité sans risque devrait être la priorité numéro un pour tous ceux qui sont actifs sexuellement. Bien sûr, la forme de protection la plus fiable sont les contraceptifs de barrière comme les préservatifs qui sont exceptionnellement efficaces pour limiter le risque d’IST et de grossesse non désirée.

Il est également important d’essayer de ne pas se laisser emporter, bien sûr, le sexe devrait être spontané et agréable, mais vous devez toujours garder à l’esprit que la protection ne doit pas être évitée. Si vous n’avez pas accès à des contraceptifs de barrière, alors d’autres pratiques sexuelles non pénétrantes pourraient être une meilleure option car elles impliquent un risque beaucoup plus faible.3

Sources : 

  1. Règles avant et après amour – Journal des femmes
  2. Guide – Sante plus mag
  3. Choses à faire – Imagine ton futur